Mercredi 4 mars 2009… Jour de sortie de l’adaptation cinématographique du célèbre comic book d’Alan Moore (scénario) et de Dave Gibbons (dessins), réalisée par Zack Snyder… L’équipe de Comic Screen se devait donc d’assister à l’évènement et de le commenter.
Et c’est moi qui m’y colle…
Pour rappel, Watchmen (édité chez DC Comics à partir de 1986 et publié en France sous le titre Les Gardiens) dépeint une Amérique alternative. Richard Nixon est toujours président, la guerre du Vietnam a été remportée, les justiciers masqués font partie du quotidien et la menace de la troisième Guerre mondiale est imminente. Enquêtant sur le meurtre d’Edward Blake, alias Le Comédien, Rorschach, détective un peu usé mais non moins déterminé, découvre qu’un complot vise à éliminer l’ensemble des justiciers. Il s’empresse donc d’en informer ses anciens partenaires, Les Watchmen.
J’aurai aimé vous faire part de mes impressions sur le film au travers d’une présentation du style « j’ai aimé » et « j’ai moins aimé », mais le fait est que j’ai adoré !
Deux heures et quarante-deux minutes sans s’ennuyer une seconde !
Watchmen n’a pas à rougir de la comparaison face au Dark Knight de Cristopher Nolan, qui constitue désormais la référence des films de super justiciers. Zack Snyder est un pur génie !
Sur le fond comme sur la forme, le long métrage se veut extrêmement fidèle au comic book. Les scènes réalisées sont en tous points similaires au scénario d’alan Moore et aux dessins de Dave Gibbons, le comic book ayant servi à la fois de story-board et de script pour le film.
Un constat s’impose : le réalisateur connaît mieux que quiconque son affaire.
Zack Snyder sublime l’œuvre d’Alan Moore et de Dave Gibbons en remédiant aux imperfections du scénario et en en embellissant l’esthétisme.
D’emblée, le choix des couleurs, le traitement de la lumière et la maîtrise des effets spéciaux méritent d’être salués. Tout concourt à ne conserver que le meilleur des dessins de Dave Gibbons qui avaient tout de même un peu vieilli. De surcroît, les compositions musicales introduites par le film (ce qui inclut des standards comme ceux de Bob Dylan, Simon et Garfunkel ou Jimmy Hendrix) accompagnent les époques qui jalonnent l’histoire.
Le synopsis privilégié reprend le scénario d’Alan Moore, tout en s’écartant de ce qui pouvait lui être reproché. De nombreux faits pour lesquels plusieurs lectures s’imposaient sont ainsi immédiatement compréhensibles sans pour autant subir l’écueil de la simplification. Le film abandonne par ailleurs les passages inutiles, comme ceux relatifs à l’Histoire du Cargo Noir (Tales of Black Freighter) et en présente d’autres de façon bien plus efficace, comme le sort infligé par Rorschach au meurtrier d’un enfant (les scènes supprimées, telle que celles du Cargo Noir, véritable histoire dans l’histoire, seront cependant disponibles dans le DVD et le Blu-ray du film afin d’en satisfaire les adeptes). La fin de l’histoire gagne également considérablement en crédibilité. Comment Alan Moore avait-t-il en effet pu bâcler l’issue – pourtant fondamentale – de son scénario alors que le reste du comic book s’avère aussi dense qu’ingénieux ? Zack Snyder l’a réécrite en conservant l’esprit du scénario. Le monstre génétique censé répondre à l’imminence d’une troisième Guerre mondiale n’a pas été conservé, le Dr Manhattan est présenté comme le problème et la solution de la course à l’armement entre l’ouest et l’est et les états d’âme de Rorschach et du Hibou sont habilement repensés. En revanche, le fait que Ozymandias soit l’être le plus intelligent sur Terre aurait pu être d’avantage martelé par Zack Snyder.
Ce serait donc une bien belle injustice si ce film ne rencontrait pas le succès.
Reste qu’à l’issue de la projection, une question s’impose.
Un tel film peut-il séduire un large public ?
Dark Knight a bien été salué par les spectateurs et la critique….
Toutefois, contrairement à Superman ou Hulk, les Watchmen sont méconnus du grand public. D’autre part, malgré les campagnes virales orchestrées sur Internet par Paramount et le soutien inconditionnel de fans, Zack Snyder méritait une publicité bien plus conséquente…
Superboy
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