Les héros oubliés #13 - L’homme de l’Atlantide

Si Superman, Batman, Spiderman et Hulk traversent les époques sans véritablement connaître la crise, tous les super héros n’ont pas cette chance. Certains n’ont droit à la postérité qu’un court instant, finissant immanquablement par disparaître de la scène. Comic Screen rend hommage dans cette rubrique à ces « portés disparus ».


L’homme de l’Atlantide est une série télévisée dont les 4 téléfilms et les 13 épisodes furent initialement diffusés aux Etats-Unis sur NBC en 1977 et en France sur TF1 en 1979. Créée par Herbert F. Solow, l’un des producteurs de Star Trek, cette série surfe sur la science-fiction et les préoccupations écologiques des seventies, et sa programmation devait en faire un rival pour L’homme qui valait trois milliards, Super Jaimie, Hulk et Wonder Woman.

Suite à une violente tempête, le corps d’un homme est découvert inanimé sur une plage californienne. Ses yeux ont une couleur étrange, ses mains et ses pieds sont palmés et son état se dégrade rapidement pendant son transfert à l’hôpital. Le docteur Elizabeth Merrill réalise qu’il possède des branchies à la place des poumons et parvient à le sauver in extremis en l’immergeant. Rebaptisé Mark Harris, cet homme amnésique semble être le dernier représentant de l’Atlantide, l’île mythique qui aurait été engloutie par les flots.

Sur la terre ferme, Mark Harris ne peut survivre plus de 12 heures et ses yeux sensibles l’obligent à porter des lunettes teintées en plein jour. Dans l’eau, ses facultés sont en revanche extraordinaires. Il respire sous l’eau, communique avec des animaux marins et sa force herculéenne lui permet de filer plus vite qu’un dauphin, de réaliser des bonds prodigieux, de supporter la pression des profondeurs abyssales ou d’écarter les barreaux d’une cage en acier. L’armée l’invite donc à se mettre au service des intérêts de la race humaine.

Tout en entretenant le mystère sur ses origines, le premier téléfilm de la série, qui demeure le meilleur épisode, adopte une conception particulièrement intéressante de ce que peut représenter un super héros venu d’ailleurs. D’une grande puissance lorsqu’il sort de l’eau et de plus en plus vulnérable à mesure qu’il s’en éloigne au point de risquer la mort par déshydratation, c’est un être candide et innocent, un « poisson hors de l’eau » qui porte sur le monde des hommes un regard vierge de tout préjugé et curieux de tout. Dans la tradition du genre, ses questions et ses étonnements pointent les contradictions de l’être humain, notamment dans le domaine de la science auquel appartient le docteur Elizabeth Merrill.

La remarquable prestation d'un jeune comédien jusqu'alors inconnu, Patrick Duffy (Dallas, Notre belle famille…), associée à la musique envoutante composée par Fred Karlin, est une réussite. Sobre, crédible et incroyablement à l’aise dans son slip de bain jaune, Patrick Duffy fut entraîné pour se mouvoir à la manière d’un dauphin par Paul Stader (doublure du champion de natation Johnny Weissmuller dans plusieurs Tarzan).

Le sous-marin « Cétacé » et la base que le héros quitte et rejoint au fil des épisodes. renforcent l'aspect spectaculaire. Conçue par l’infâme Mister Schubert, cette technologie de pointe semble lui avoir été confisquée (la base a toutefois été détruite dans le premier téléfilm, mais aurait pu être reconstruite, ce qui justifierait qu’elle ne se situe plus par la suite au même endroit).

La qualité du programme s’est cependant rapidement dégradée. La faiblesse des scénarii et le manque de moyens démontrent un manque d’ambition, pour partie responsable de la brièveté de la série. Dignes de Namor ou Aquaman, les aventures de l’homme de l’Atlantide le conduisent à déjouer les plans machiavéliques de savants fous dont le récurrent Mister Schubert, à lutter contre une méduse géante et un robot incontrôlable, à empêcher la fonte de la banquise, à rencontrer des extraterrestres et même à voyager dans le temps pour se retrouver à l’époque du Far West. Surtout, la série oscille entre un postulat intrigant et un traitement stéréotypé qui renonce à en exploiter les promesses.

Editée dans un coffret 3 DVD par Warner Bros. pour les zones 1 et 2, la série a été adaptée sous forme de 4 romans chez Dell Publishing, mais aussi de 7 comics chez Marvel (l’éditeur de Namor). En France, les romans ont été traduits aux Editions Pierre Belfond et, comme pour d’autres programmes télévisés de l’époque, des bandes dessinées sont parues dans le magazine Téléjunior (aujourd’hui disparu). Des jouets (dont une action figure sur le modèle de celle de L’homme qui valait trois milliards) furent également conçus par Kenner, mais finalement jamais commercialisés.




Superboy

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