Captain America - L’interview de Chris Evans

De passage à Londres le mois dernier pour la promotion du film Captain America, Kevin Feige, Chris Evans, l’acteur principal, était interviewé sur le site Allocine.


Vous incarnez l’une des icônes de l’univers Marvel. Comment vous êtes-vous senti en enfilant le costume de Captain America ?

De manière générale, les costumes sont une étape décisive dans la construction d’un personnage, ils contribuent à lui donner vie. De tous les personnages que j’ai joués, superhéros ou non, celui-ci est vraiment le plus riche. Il m’a demandé beaucoup de préparation et m’a valu beaucoup de nuits blanches… Mais en portant le costume, je me suis dit : « Est-ce que je vais me sentir bien ou est-ce que mon corps va le rejeter ? » Heureusement, je me suis senti super bien et je n’ai jamais eu envie de l’enlever.
Pourquoi avez-vous passé des nuits blanches ?

Je vais être franc avec vous, il y a deux raisons à cela : d'abord, j’ai déjà interprété des super héros et je ne savais pas comment les gens réagiraient si je le faisais une fois de plus. Et puis ma vie me convenait bien à ce moment-là : je pouvais travailler tout en restant dans un relatif anonymat, je n’avais pas de paparazzi à mes trousses. Cet équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle n’est pas toujours facile à trouver. Ce film peut changer la donne, ça peut changer ma vie. Je pourrais continuer sans problème à jouer dans des films encore longtemps, j’adore ça mais il y a d’autres choses que j’aimerais faire… J’aimerais réaliser, écrire, et j’aimerais peut-être aussi faire une pause, car je fais ce métier depuis longtemps déjà.

Avez-vous fait des recherches sur le personnage ?

J’ai bien sûr lu beaucoup de comics, mais la particularité de ce film, c’est qu'il raconte l’origine du personnage. A la fin du film, le public doit toujours avoir à l'esprit le Steve tout frêle du début, c’est à ça que moi j’ai pensé. Sur un plan plus personnel, j’ai un ami qui est un fan absolu de comic-books et qui est aussi l’être humain le plus admirable que je connaisse. Il est Eagle Scout – je ne sais pas si vous savez ce que c’est qu’un Eagle scout, en gros c’est comme un scout, mais qui le serait resté un peu trop longtemps… – et c’est juste un type bien, qui veut toujours faire ce qui est juste. Il y a même de la noblesse dans sa façon se tenir. Je lui ai dit qu’il était un peu mon modèle pour le personnage, ça l’a fait flipper.

En tant qu’acteur, est-ce que vous vous sentez contraint par les effets numériques ?

C’est autre chose, c’est sûr, on a moins d’espace pour jouer. Mais la plupart des acteurs se souviennent de l’époque où ils étaient enfants et où ils couraient dans leur jardin et jouaient à faire semblant. Il suffit de faire marcher son imagination et de s’amuser un peu sans craindre d’avoir l’air un peu ridicule. Une fois qu’on se lâche, c’est très marrant.

Captain America est très droit sur le plan moral, alors que nous avons vu ces dernières années beaucoup de superheros sombres et torturés. L’idée, c’était de retrouver cette dimension du super héros ?

Certainement. Ce qu’il faut savoir, c’est que ce type n’est pas un super héros pas accident, il a été choisi en raison de sa fibre morale. C’est pour ça que c’est un beau rôle. Il faut juste faire en sorte qu’il soit aussi un type sympathique, et pas seulement quelqu’un de moralement irréprochable.

Comment se sert-on d’un bouclier ?

C’est assez délicat. On a travaillé avec plusieurs boucliers : à la fois les vrais boucliers qui sont si beaux dans le film, et puis aussi des boucliers en caoutchouc dont on se sert pour les actions dangereuses, quand on ne veut pas se faire mal. Chaque bouclier a sa petite particularité. C’est toujours étrange à manipuler, mais c’est cool ! Ca fait bizarre de voir le cascadeur en tenue et en action, parce qu’on se dit : « Ah ouais, c’est à ça que je ressemble ? »
Vous avez hâte de donner des ordres à Robert Downey Jr. Dans "The Avengers" ?

Je les ai tous rencontrés pour la première fois au Comic-con, et ils étaient fantastiques. Je ne sais pas ce que Joss (Whedon) fera à partir du scénario. Dans quelle mesure Captain America sera-t-il un leader ? C’est à Joss de décider.

Comment voyez-vous Captain America en 2010 ? Les choses ne plus aussi tranchées que lors de la 2de Guerre mondiale.

Dans les comic books d’aujourd’hui, on trouve des gens de gauche qui contestent la politique de Bush et des gens de droite qui veulent que Captain America aille se battre en Afghanistan. Dans les années 40, l’ennemi était assez clairement identifié. Le point de vue de Captain America doit-il alors être moins tranché qu’avant ? Probablement. C’est plus simple de dire : « Le Nazisme, c’est pas bien » que « Les républicains, c’est pas bien ». Captain America vit dans un monde gris, c’est ce qui le rend si rigoureux moralement : il pèse le pour et le contre et après seulement, il choisit son camp.

Dans quelle mesure l’action s'ancre-t-elle dans une réalité ?

Quand j’ai rejoint le projet, je voulais savoir de quoi ce type était vraiment capable : est-ce qu’il peut sauter par-dessus les montagnes par exemple ? Tout ça influence la façon dont le film sera fait. Un personnage qui est physiquement supérieur à la normale, c’est une chose, mais s’il est capable de traverser des murs de brique, c’en est une autre…On peut comparer Captain America à un champion olympique: il court plus vite, saute plus haut, et soulève des poids plus lourds que n’importe qui. Mais il peut aussi se blesser, se tordre une cheville et alors là sa saison est terminée…C’est cet équilibre qui rend le personnage intéressant.

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