MIB 3 - L’interview de Barry Sonnenfeld

Dans un entretien très instructif recueilli par Fabrice Leclerc pour le journal L’Express, Barry Sonnenfeld, le réalisateur de la trilogie Men in Black, revient sur la genèse de Men in Black 3…


Pourquoi avoir attendu dix ans pour un nouvel épisode ?
Nous n'avions pas le projet d'en faire un. Entre les problèmes d'argent, d'emploi du temps et de contrat des uns et des autres... Et nous en avions assez des invasions extraterrestres. Je me suis alors souvenu que, sur le tournage du deuxième, Will Smith m'avait confié que la seule idée qui restait encore à exploiter, c'était un retour dans le temps, pour jouer davantage avec les personnages qu'avec les créatures. L'idée a ainsi rejailli...

Mais le postulat de ce film ne pouvait pas tenir sans une grande performance de Josh Brolin, qui joue Tommy Lee Jones jeune...
C'est ce que nous nous sommes dit dès le début avec Will. L'idée de remonter dans le temps était géniale mais cela impliquait de "séparer" le couple Smith/Jones, qui a toujours été le pivot de la saga. Je savais qu'avec Josh Brolin, cela fonctionnerait à merveille, je le connaissais depuis longtemps par le biais des frères Coen. De toute façon, Brolin et Tommy Lee Jones sont les deux seuls acteurs à Hollywood à avoir de si grosses têtes, au sens propre, bien sûr ! J'avais donc hâte de les voir en 3D !


Emma Thompson a aussi son grand moment, avec cette scène hilarante de l'oraison funèbre face aux MIB... Vous avez le nez pour réussir vos castings !
C'est, en effet, quelque chose que j'adore. Emma a cette faculté de partir dans le plus grand délire avec le plus grand sérieux. Et pour cette scène, vous avez l'impression qu'elle parle effectivement la langue des aliens.

On a beaucoup parlé d'une production difficile pour Men in Black 3, avec des problèmes de scénario, un tournage qui s'est interrompu. Qu'en est-il ?
On a dit tout et son contraire. Concernant le scénario, nous avions un premier acte très fort et une seconde partie qui ne nous convenait pas encore. Mais nous devions tourner impérativement sous peine de perdre le crédit d'impôt accordé par la ville de New York pour les tournages. Et donc de perdre assez d'argent pour que le film ne se fasse jamais. Nous avons donc d'abord réalisé la première partie du script, le temps que la seconde partie prenne vraiment forme.

Centrer l'intrigue en 1969 était symbolique à plus d'un titre...
C'est en effet l'année où, pour la première fois, les Terriens se sont retrouvés en position d'aliens éventuels avec le premier pas de l'homme sur la Lune. Mais surtout, cela nous a permis d'évoquer des sujets comme le racisme ambiant contre les Noirs, le mouvement hippie, la verve artistique de l'époque avec Warhol notamment... Je rêvais d'utiliser dans un Men in Black des titres du Velvet Underground ou de Cream !

Comment travaillez-vous avec Rick Baker sur les créatures?
Je n'ai jamais été un fan de films avec des extraterrestres, cela me fait peur. Mais je voulais que l'on s'éloigne le plus possible des extraterrestres à forme trop humaine, vous savez, cet éternel alien aux grandes jambes, à la grosse tête et qui parle avec une sorte d'accent yiddish ! Nous avons donc été très loin. Et notre boîte a idées s'est retrouvée sous la mer. Il y a des espèces de poissons des grands fonds, totalement hideux, que nous avons même utilisés tels quels dans le film.


Qui choisit dans chaque film les célébrités qui apparaissent en tant qu'aliens sur les écrans de contrôle des Men in Black?
C'est moi ! Pour chaque film, nous faisons une liste. Et nous demandons ensuite la permission aux intéressés. Ou pas, d'ailleurs ! Lady Gaga a adoré l'idée et nous a même envoyé des images. Vous verrez aussi Richard Nixon, Justin Bieber, Tim Burton et quelques autres surprises...

Superboy

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