Les héros oubliés #4 - Black Scorpion
Si Superman, Batman, Spiderman et Hulk traversent les époques sans véritablement connaître la crise, tous les super héros n’ont pas cette chance. Certains n’ont droit à la postérité qu’un court instant, finissant immanquablement par disparaître de la scène. C’est à ces super héros que Comic Screen rend hommage dans cette rubrique.
Sur le petit écran, Black Scorpion est actuellement porté disparu, mais les vrais héros ne meurent jamais : la parution d’un mensuel consacré à ses aventures est annoncée chez l’éditeur Blue Water Productions pour novembre 2009 !
Le jour, Darcy Walker est un simple agent de police, mais la nuit, elle devient « Black Scorpion ». Faisant avec le masque ce qu’elle ne peut faire avec le badge.
Darcy Walker est une femme flic qui, à la mort de son père, décide d’utiliser une panoplie de gadgets sophistiqués et les arts martiaux pour nettoyer Angel City de ses criminels…
Produit par Roger Corman, le pape de la série B fantastique (c’est lui le producteur du film « Les Quatre Fantastiques » de 1994 dont la diffusion ne fut jamais autorisée pour ne pas enterrer définitivement la franchise), Black Scorpion rend hommage aux comics de manière résolument décalée. Les cinq téléfilms et la série télévisée qui mettent en scène ses aventures s’illustrent par un impressionnant défilé de playmates pulpeuses et les participations d’acteurs aussi cultes qu’Adam West (« Batman et Robin » - Batman), Frank John Gorshin, Jr. (« Batman et Robin » - Le Sphinx) ou Lou Ferrigno (« L’incroyable Hulk »).
Black Scorpion évoque tout d’abord la fable du scorpion et de la grenouille : « Piquer est ma nature, le reste n’est qu’un leurre. Chacun de nous, ici, ne fait qu’exécuter ce pourquoi il est fait, qu’il soit bon ou méchant. Rien ne pourra changer la nature des gens ».
Les références aux comics sont également légions. Black Scorpion s’inspire principalement de Batman (le Girl Power en plus !). Comme Bruce Wayne, Darcy Walker décide, après que l’un de ses parents ait été assassiné, de reconquérir les quartiers d’une ville gangrenée par la pègre (contrairement à Gotham City, Angel City n’évoque pas ici New York mais Los Angeles). Elle ne possède aucun super pouvoir, dissimule son identité derrière un costume et un masque, conduit une « Scorpio-Mobile » et peut compter sur le génial Argyle Sims (lequel n’est pas sans rappeler Lucius Fox, l’homme sans les compétences technologiques duquel le Dark Knight ne pourrait poursuivre sa quête). Sans oublier une galerie d’ennemis hauts en couleur (que la série « Batman et Robin » n’aurait pas renié), tous plus déjantés les uns que les autres (l’asile d’Arkham ne les aurait pas renié non plus…). Black Scorpion doit d’ailleurs notamment affronter Clockwise, interprété par l’acteur Frank Gorshin Jr., dont le costume rappelle énormément celui qu’il revêtait en tant que Sphinx dans la série « Batman et Robin ». Toutefois, Black Scorpion pourrait aussi être comparée à Catwoman pour sa sensualité, sa tenue fétichiste et son fouet, ainsi qu’à Wonder Woman pour sa plastique avantageuse (tout au moins dans les comics) et sa capacité à se transformer instantanément en super héroïne (comme Linda Carter dans la série télévisée). Black Scorpion apparaît par ailleurs assez proche du justicier Blue Beetle qui, dans sa première version, était officier de police et traquait les criminels grâce à un engin futuriste. Et, heureuse coïncidence, comme pour Blue Beetle (voire Le Hibou dont s’est ouvertement inspiré Alan Moore dans le comic book Watchmen), deux versions de Black Scorpion se sont succédées… mais à l’écran !
Joan Severance est la première à avoir incarné Black Scorpion dans les deux téléfilms qui ont été respectivement réalisés en 1995 et 1997 par Jonathan Winfrey (« Black Scorpion » et « Black Scorpion II : Aftershock »). Cet ancien mannequin pour Elite, Chanel et Versace a plusieurs fois fait la couverture de Playboy. En tant qu’actrice, Joan Severance est apparue dans le film érotique « Lake Consequence », mais est surtout connue pour avoir joué dans la série télévisée « Un flic dans la mafia » (Wiseguy) aux côtés de Kevin Spacey et dans le film « Comme un oiseau sur la branche » avec Mel Gibson. Plus récemment, on a pu la revoir à la télévision dans les séries « Les Frères Scott » et « Les Experts Miami ».
Michelle Lintel est celle qui a repris le rôle de Black Scorpion. Cette ex-Miss Kansas, mais aussi double médaillée de bronze aux jeux olympiques juniors, pratique le Taekwondo et le Krav-maga (littéralement, « le combat rapproché », l’art de combat officiel des forces militaires israéliennes !). Elle est notamment apparue dans la série « Les feux de l’amour » (The Young and the Restless). Et elle interprète Black Scorpion dans la série, diffusée aux Etats-Unis sur Sci Fi en 1999, puis en France sur Série Club en 2001 et dans trois téléfilms (« Black Scorpion », réalisé par Tim Andrew en 2001 ; « Black Scorpion Returns », réalisé par Gwyneth Gibby en 2001 ; « Sting of the Black Scorpion », réalisé par Stanley Yung en 2002). Ces trois opus ne sont cependant que des épisodes issus de la série (procédé discutable d’ailleurs employé en son temps par les producteurs de « L’incroyable Hulk »). Quant à la série, elle n’a fait l’objet que d’une seule saison de 22 épisodes de 45 minutes chacun.
Les téléfilms et la série télévisée ne sont certes pas des chefs d’œuvre, mais cela tient pour beaucoup à la dérision assumée par la production. Les clins d’œil sont plutôt bienvenus pour les fans de comics qui apprécieront le potentiel indéniable de Black Scorpion. Des coffrets DVD ont été édités en zone 1 (on attend toujours leur sortie en zone 2). Fait inhabituel pour une production télévisée à faible budget, le coffret de la série contient d’excellents bonus, tel que le documentaire « Behind The Sting », présenté par Adam West himself !
Quant à savoir laquelle des deux incarnations de Black Scorpion emporte les faveurs du public, le match semble assez équilibré entre Joan Severance et Michelle Lintel. En octobre 2009, un sondage Internet réalisé à partir de 3.016 votes révélait ainsi que 51 % des votants se prononceraient pour la Black Scorpion d’origine.
Les éditions Blue Water Productions publient également un comic book mensuel consacré aux aventures de Black Scorpion. Comme le laisse entendre Craig J. Nevius, le scénariste des téléfilms et de la série télévisée, « Roger et moi avions toujours eu l’intention de créer une franchise de bande dessinée basée sur les films et la série TV de Black Scorpion. Et avec le retour en vogue des super-héros costumés grâce au succès rencontré par des films comme Batman et Iron Man, le moment semblait opportun pour redonner vie à notre super héroïne costumée ». C’est par ailleurs un juste retour des choses. « Les bandes dessinées m’ont tant donné au fil des ans qu’il est temps que je donne quelque chose en retour dans le milieu », reconnaît ainsi lui-même le pape de la série B fantastique. La date de parution du premier numéro est annoncée pour le mois de novembre 2009. Reste maintenant à espérer que les comics de Black Scorpion seront traduits et distribués pour le public français…
Superboy
Sur le petit écran, Black Scorpion est actuellement porté disparu, mais les vrais héros ne meurent jamais : la parution d’un mensuel consacré à ses aventures est annoncée chez l’éditeur Blue Water Productions pour novembre 2009 !
Le jour, Darcy Walker est un simple agent de police, mais la nuit, elle devient « Black Scorpion ». Faisant avec le masque ce qu’elle ne peut faire avec le badge.
Darcy Walker est une femme flic qui, à la mort de son père, décide d’utiliser une panoplie de gadgets sophistiqués et les arts martiaux pour nettoyer Angel City de ses criminels…
Produit par Roger Corman, le pape de la série B fantastique (c’est lui le producteur du film « Les Quatre Fantastiques » de 1994 dont la diffusion ne fut jamais autorisée pour ne pas enterrer définitivement la franchise), Black Scorpion rend hommage aux comics de manière résolument décalée. Les cinq téléfilms et la série télévisée qui mettent en scène ses aventures s’illustrent par un impressionnant défilé de playmates pulpeuses et les participations d’acteurs aussi cultes qu’Adam West (« Batman et Robin » - Batman), Frank John Gorshin, Jr. (« Batman et Robin » - Le Sphinx) ou Lou Ferrigno (« L’incroyable Hulk »).
Black Scorpion évoque tout d’abord la fable du scorpion et de la grenouille : « Piquer est ma nature, le reste n’est qu’un leurre. Chacun de nous, ici, ne fait qu’exécuter ce pourquoi il est fait, qu’il soit bon ou méchant. Rien ne pourra changer la nature des gens ».
Les références aux comics sont également légions. Black Scorpion s’inspire principalement de Batman (le Girl Power en plus !). Comme Bruce Wayne, Darcy Walker décide, après que l’un de ses parents ait été assassiné, de reconquérir les quartiers d’une ville gangrenée par la pègre (contrairement à Gotham City, Angel City n’évoque pas ici New York mais Los Angeles). Elle ne possède aucun super pouvoir, dissimule son identité derrière un costume et un masque, conduit une « Scorpio-Mobile » et peut compter sur le génial Argyle Sims (lequel n’est pas sans rappeler Lucius Fox, l’homme sans les compétences technologiques duquel le Dark Knight ne pourrait poursuivre sa quête). Sans oublier une galerie d’ennemis hauts en couleur (que la série « Batman et Robin » n’aurait pas renié), tous plus déjantés les uns que les autres (l’asile d’Arkham ne les aurait pas renié non plus…). Black Scorpion doit d’ailleurs notamment affronter Clockwise, interprété par l’acteur Frank Gorshin Jr., dont le costume rappelle énormément celui qu’il revêtait en tant que Sphinx dans la série « Batman et Robin ». Toutefois, Black Scorpion pourrait aussi être comparée à Catwoman pour sa sensualité, sa tenue fétichiste et son fouet, ainsi qu’à Wonder Woman pour sa plastique avantageuse (tout au moins dans les comics) et sa capacité à se transformer instantanément en super héroïne (comme Linda Carter dans la série télévisée). Black Scorpion apparaît par ailleurs assez proche du justicier Blue Beetle qui, dans sa première version, était officier de police et traquait les criminels grâce à un engin futuriste. Et, heureuse coïncidence, comme pour Blue Beetle (voire Le Hibou dont s’est ouvertement inspiré Alan Moore dans le comic book Watchmen), deux versions de Black Scorpion se sont succédées… mais à l’écran !
Joan Severance est la première à avoir incarné Black Scorpion dans les deux téléfilms qui ont été respectivement réalisés en 1995 et 1997 par Jonathan Winfrey (« Black Scorpion » et « Black Scorpion II : Aftershock »). Cet ancien mannequin pour Elite, Chanel et Versace a plusieurs fois fait la couverture de Playboy. En tant qu’actrice, Joan Severance est apparue dans le film érotique « Lake Consequence », mais est surtout connue pour avoir joué dans la série télévisée « Un flic dans la mafia » (Wiseguy) aux côtés de Kevin Spacey et dans le film « Comme un oiseau sur la branche » avec Mel Gibson. Plus récemment, on a pu la revoir à la télévision dans les séries « Les Frères Scott » et « Les Experts Miami ».
Michelle Lintel est celle qui a repris le rôle de Black Scorpion. Cette ex-Miss Kansas, mais aussi double médaillée de bronze aux jeux olympiques juniors, pratique le Taekwondo et le Krav-maga (littéralement, « le combat rapproché », l’art de combat officiel des forces militaires israéliennes !). Elle est notamment apparue dans la série « Les feux de l’amour » (The Young and the Restless). Et elle interprète Black Scorpion dans la série, diffusée aux Etats-Unis sur Sci Fi en 1999, puis en France sur Série Club en 2001 et dans trois téléfilms (« Black Scorpion », réalisé par Tim Andrew en 2001 ; « Black Scorpion Returns », réalisé par Gwyneth Gibby en 2001 ; « Sting of the Black Scorpion », réalisé par Stanley Yung en 2002). Ces trois opus ne sont cependant que des épisodes issus de la série (procédé discutable d’ailleurs employé en son temps par les producteurs de « L’incroyable Hulk »). Quant à la série, elle n’a fait l’objet que d’une seule saison de 22 épisodes de 45 minutes chacun.
Les téléfilms et la série télévisée ne sont certes pas des chefs d’œuvre, mais cela tient pour beaucoup à la dérision assumée par la production. Les clins d’œil sont plutôt bienvenus pour les fans de comics qui apprécieront le potentiel indéniable de Black Scorpion. Des coffrets DVD ont été édités en zone 1 (on attend toujours leur sortie en zone 2). Fait inhabituel pour une production télévisée à faible budget, le coffret de la série contient d’excellents bonus, tel que le documentaire « Behind The Sting », présenté par Adam West himself !
Quant à savoir laquelle des deux incarnations de Black Scorpion emporte les faveurs du public, le match semble assez équilibré entre Joan Severance et Michelle Lintel. En octobre 2009, un sondage Internet réalisé à partir de 3.016 votes révélait ainsi que 51 % des votants se prononceraient pour la Black Scorpion d’origine.
Les éditions Blue Water Productions publient également un comic book mensuel consacré aux aventures de Black Scorpion. Comme le laisse entendre Craig J. Nevius, le scénariste des téléfilms et de la série télévisée, « Roger et moi avions toujours eu l’intention de créer une franchise de bande dessinée basée sur les films et la série TV de Black Scorpion. Et avec le retour en vogue des super-héros costumés grâce au succès rencontré par des films comme Batman et Iron Man, le moment semblait opportun pour redonner vie à notre super héroïne costumée ». C’est par ailleurs un juste retour des choses. « Les bandes dessinées m’ont tant donné au fil des ans qu’il est temps que je donne quelque chose en retour dans le milieu », reconnaît ainsi lui-même le pape de la série B fantastique. La date de parution du premier numéro est annoncée pour le mois de novembre 2009. Reste maintenant à espérer que les comics de Black Scorpion seront traduits et distribués pour le public français…
Superboy
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