Les héros oubliés #8 - Manimal, l’homme animal
« J.C. » Chase, belle situation, jeune, beau garçon. Un homme qui a un avenir des plus brillants et un passé des plus obscurs. Des replis les plus profonds de l'Afrique aux sommets les plus élevés du Tibet, héritier du savoir de son père et des sombres mystères de l'univers. « J.C. » Chase, le maître des secrets qui ont séparé l'homme de l'animal et l'animal de l'homme.
Série télévisée fantastique, au propre comme au figuré, « Manimal » met en scène un héros britannique aristocratique capable de communiquer avec les animaux (comme Lord Greystoke, alias Tarzan) et de se métamorphoser en un animal, tel qu’une panthère, un faucon, un serpent, un ours, un requin ou même un cheval !
Qui n’a jamais tenté de reproduire les spasmes de Manimal sur sa main sans jamais réussir à se transformer en panthère noire ? Il faut dire que les effets spéciaux, très convaincants pour l’époque, sont l’œuvre du maître hollywoodien Stan Winston (Predator, Terminator, Aliens, Jurassic Park, Batman, le défi, Iron Man…). Des masques en latex, des poches gonflables et des articulations mécaniques furent utilisés et les séances de maquillage duraient en moyenne six heures. Les scénaristes ont quant à eux cherché à ajouter des éléments plus réalistes dans le but de renforcer la crédibilité du docteur Jonathan - « J.C. » - Chase. De même que d’autres super justiciers (et on pense en particulier à Batman), ce playboy orphelin qui a beaucoup voyagé à travers le monde dispose ainsi d’une fortune qui le met à l’abri du besoin et ses connaissances s’avèrent très utiles pour lutter contre le crime (il parle et lit couramment plusieurs langues, s’intéresse à la médecine par les plantes, possède une licence d’aviateur et pratique les arts martiaux… dont le désormais fameux kung-fu animalier). Dans l'épisode pilote de la série, on apprend aussi que « J.C. » était membre des services du contre-espionnage durant le conflit qui opposa les Etats-Unis au Vietnam.
Créée et produite par Glen A. Larson et Donald R. Boyle, cette série américaine comprend huit épisodes de 45 minutes chacun (exception faite de l’épisode pilote dont la durée est de 90 minutes) qui ont été initialement diffusés aux Etats-Unis sur NBC en 1983 et en France sur FR3 en 1985 (des records d’audiences furent réalisés lors de rediffusions sur TF1 dans l’émission « La Une est à vous » présentée par Bernard Montiel). La série s’est interrompue au bout de seulement huit épisodes en raison des faibles audiences américaines liées à la concurrence de « Lottery » sur ABC et de « Dallas » sur CBS (décidément, quel univers impitoyable…). En dépit de l’engouement rencontré en dehors des Etats-Unis, elle fut remplacée par « Automan », autre série fantastique créée et produite par Glen A. Larson (qui fut diffusée en France sur La Cinq), mais a tout de même été éditée en DVD pour les zones 1 et 2.
Si le générique musical et les effets spéciaux demeurent aujourd’hui encore efficaces, la série a énormément vieilli. Les scénarii sont loin d’être des chefs d’œuvre, mais s’adressaient à un public familial, donc autant aux adultes qu’aux enfants, ce qui peut expliquer un parti pris pour l’humour et la dérision. Reste que les producteurs n’ont pas hésité à recycler certaines histoires déjà éprouvées. Le scénario de l’enfant élevé par les loups dans L’homme qui valait trois milliards est ainsi réutilisé dans Manimal, Le Magicien et Caraïbes Offshore… Certaines scènes, comme celle d’un taxi piégé que l’on retrouve dans Manimal et Automan, sont de surcroît strictement identiques… On comprend mieux pourquoi ces deux séries n’ont pas fait long feu à l’antenne… On pourrait encore évoquer le fait que des scènes censées se dérouler à New York ont manifestent été tournées aux alentours de Los Angeles…
Manimal a été ressuscité par Glen A. Larson en 1998, le temps d’un épisode de la série télévisée « Night Man » (inédite en France). Dans le sixième épisode de la deuxième saison, intitulé « Manimal », Jonathan Chase et Johnny Domino, doté de dons paranormaux depuis qu’il a été frappé par un éclair (comme Flash !) et qui revêt la nuit venue le costume du super héros « Night Man » pour livrer une croisade contre le crime (comme Batman, le Dark Knight !), unissent leur pouvoirs pour mettre fin aux agissements de Jack l’éventreur qui est parvenu à voyager dans le temps. Exit les masques de latex et les longues heures de maquillage et place à la technique du morphing pour les métamorphoses animales (et c’est bien dommage, car le moins que l’on puisse dire sur ces effets spéciaux est qu’ils sont assez primaires et hideux…). On découvre par ailleurs dans cet épisode que « J.C. » est le père d’une jeune fille, Térésa, possédant les mêmes facultés que lui (sa mère serait-elle être la séduisante policière Brooke McKenzie qui partageait le lourd secret de « J.C. » ?).
Dans un comic book écrit et illustré par Ernie Colon chez Renegade Press. en 1986 (soit 3 ans après la création de la série TV), Noel Black, un survivant de l’holocauste qui a subit des expériences nazies et qui s’est expatrié aux Etats-Unis pour traquer ses bourreaux dispose du pouvoir de se métamorphoser en une créature bestiale. Difficile d’affirmer que cette œuvre entretient un lien avec la série télévisée (contrairement à Night Man dont les aventures sont tirées du comic book de Steve Engleart paru chez Malibu Comics), mais si tel devait être le cas, Noel Black serait l’ancêtre de « J.C. »…
Des rumeurs sur un film ou un téléfilm circulent, mais on ignore si elles se concrétiseront un jour et si elles profiteront à « J.C. » Chase… ou à sa fille. On peut également regretter que Glen A. Larson n’ait jamais songé à développer à l’écran ou dans les comics sa propre « ligue des justiciers » qui pourrait rassembler plusieurs de ses productions (L’homme qui valait trois milliards, Manimal, Automan, Le Magicien, Night Man, Millenium Man…). D’autant que celle-ci pourrait affronter les « vilains » respectivement rencontrés par ses membres. Tin nin nin, nin nin, nin nin ! Roooooar !
Superboy
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