Les héros oubliés #9 - Condorman

Si Superman, Batman, Spiderman et Hulk traversent les époques sans véritablement connaître la crise, tous les super héros n’ont pas cette chance. Certains n’ont droit à la postérité qu’un court instant, finissant immanquablement par disparaître de la scène. Comic Screen rend hommage dans cette rubrique à ces « portés disparus ».


Qui se souvient encore aujourd’hui de « Condorman », ce film produit par Walt Disney et sorti en salles au début des années 1980 ? Et pourtant - à l’époque - c’était quelque chose !

Réalisé par Charles Jarrott (Golden Globe Award du meilleur réalisateur en 1970 pour « Anne des mille jours » et Prix du meilleur film de comédie lors du Festival du film de Breckenridge en 1998 pour « La vie secrète d’Algernon »), le scénario de Condorman s’inspire de « L’espion du dimanche », roman publié en 1965 par l’écrivain américain Robert Sheckley (bien connu des amateurs de science-fiction et décédé en 2005).

Woody Wilkins est un auteur américain de comics qui vit à Paris et endosse le costume de son personnage, le super héros Condorman, pour s’assurer personnellement que ses exploits sont réalistes (comme lorsqu’il prend son envol, tel Icare… mais de la Tour Eiffel et pour finir dans la Seine). Aussi, quand la CIA fait appel à ses services pour livrer des documents classés confidentiels à Istanbul, Woody accepte, opérant sous le pseudonyme de son super héros. De retour en France, la CIA lui demande de faire passer à l’Ouest Natalia, la séduisante espionne russe, rencontrée lors de sa précédente mission et qui a révélé au KGB l’existence de Condorman.

Dans le New York Times du 31 août 1981, le critique John Corry décrit Condorman comme « un film d’espionnage qui emprunte un peu à Superman, beaucoup à James Bond, et est destiné à toute la famille. Il est chaste et inoffensif, et offre de nombreux paysages magnifiques et de beaux costumes ». On peut ajouter qu’il s’agit en fait d’une parodie dont les effets spéciaux sur fond de ciel bleu laissent à désirer (même pour l’époque) et que les courses poursuites s’enchaînent, opposant les mythiques « Condormobile » et « Condorboat », des véhicules jaunes (la couleur de Condorman), aux véhicules noirs des agents ennemis (parce que le noir leur va si bien ?). Pas un chef d’œuvre donc, ce qui peut expliquer un succès mitigé au box-office mondial. En France, Condorman a néanmoins dépassé le million d'entrées (1.048.130), se classant à la quarante-et-unième place des films diffusés dans les salles obscures en 1981.

La bande originale de Condorman est l’œuvre d’Henry Mancini, le célèbre compositeur du thème de « La Panthère Rose », mais n’a pas été commercialisée (ce qui est tout de même inhabituel pour une production Disney). En revanche, le film a été décliné sous la forme d’un roman (écrit par Joe Claro et paru en 1981), d’une bande dessinée (notamment publiée en France dans Le Journal de Mickey, dans le numéro 1528 du 11 octobre 1981), d’une cassette vidéo (époque oblige) et, par la suite, d’un DVD édité en zones 1 et 2.

Délicieusement kitch pour les nostalgiques forcenés, Condorman a aujourd’hui sérieusement pris du plomb dans l’aile et on peut regretter que les studios Walt Disney n’aient jamais songé à lui consacrer un remake plus sexy en le relookant « façon X-Men » !



Condorman :
Année : 1981
Scénario : Mickey Rose et Marc Stirdivant
Réalisateur : Charles Jarrott
Avec : Michael Crawford, Oliver Reed, Barbara Carrera, James Hampton, Jean-Pierre Kalfon, Dana Elcar, Vernon Dobtcheff, Robert Arden, Gérard Buhr et David Pontremoli.
Durée : 1h30

Superboy

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