Hero Corp saison 2 - Interview de Simon Astier
Simon Asquier, le créateur de Hero Corp s’est récemment confié au site Cinéma-France à l’occasion de la sortie en DVD de la deuxième saison de cette série télévisée, également diffusée sur France 4, qui retrace de façon déjantée l’univers de super héros.
Pouvez-vous revenir sur les origines d'Hero Corp ? Qu'est-ce qui vous a poussé à créer cette série ?
D'une part l'envie naïve et sincère de traiter un sujet qui me plaisait. Quand on aime la culture des super-héros ou les films dits fantastiques ou d'aventure, c'est très dur d'initier des projets dans ces genres-là en France. Après avoir fait des choses plus formatées je voulais faire des choses qui me plaisaient vraiment. J'en avais ras-le-bol d'attendre qu'on me propose des projets intéressants alors j'ai eu envie d'en initier un. Avec Alban Lenoir on a vraiment démarré ensemble et sur scène on avait un spectacle qui symbolisait un peu ce ras-le-bol là et une partie de ce spectacle traitait des super-héros. Mais Hero Corp est né d'autre chose, d'une vraie envie de faire quelque chose qui me ressemble.
Que recherchiez-vous spécifiquement à l'origine lors du casting de Jennifer ? Comment et où avez-vous découvert Aurore Pourteyron ?
Je n'ai pas fait de casting pour Aurore, je l'ai vu dans une pièce sur Paris, c'était une amie d'ami d'ami. J'ai été assez frappé par Aurore, c'est une très belle interprète et elle apporte quelque chose d'intéressant dans le jeu qui est qu'elle ne juge rien et que du coup on peut tout lui faire jouer je pense. Dès que je l'ai vue je me suis dit que j'avais envie de jouer avec elle. Quand j'ai commencé Hero Corp ça m'a paru évident tout de suite que ce soit elle qui incarne Jennifer. J'avais eu l'impression de voir sur scène une espèce de Valérie Lemercier d'aujourd'hui.
C'était un flash artistique !
Oui voilà exactement, mais comme plein de gens dans la série ceci dit !
Vous parlez à plusieurs reprises du manque de budget dans le making-of du dvd. En quoi cela a-t-il été un frein et peut-être un avantage ?
C'est sûr que c'est un frein à tout : de salaire, de temps, de tournage, de temps de préparation, de temps d'écriture, de temps de montage. Donc c'est un frein de confort qui a un vrai impact sur la série, mais du coup tous les gens qui ont fait Hero Corp, des comédiens aux techniciens, l'ont fait parce qu'ils avaient envie de le faire, ce qui fait que ça a créé une vraie tribu. Il faut savoir que les gens étaient mal payés : les techniciens l'étaient à 40% de leur salaire et les comédiens entre 10 et 20% de leur salaire habituel, donc ça crée une vraie notion d'équipe ! Et depuis que je fais ce métier je n'en ai pas vu des masses de vraies équipes ! J'en ai vu une chez Olivier Marchal et j'en ai vu une là ! Ne pas avoir de fric et le prendre bien, ça permet d'être inventif, d'être bricolo, et comme je viens du théâtre je connais ça ! Il faut essayer de trouver des petites astuces donc ça crée une vraie émulation en plus d'un vrai état d'esprit agréable.
Les intrigues sont nombreuses dans la saison 2. N'avez-vous pas eu peur que le résultat paraisse trop touffu ?
Dans la saison 1, j'avais fait des concessions pour Comédie !. Pour la saison 2 l'équipe avait changé et on s'était dit tout de suite qu'il fallait faire du feuilletonnant déjà, parce que je ne pouvais pas le voir autrement, je n'avais pas envie de faire une sitcom. Au niveau des intrigues, les auteurs avec qui j'écris se sont moqués de moi en me disant que je faisais des histoires faites pour du 40 min ou du 52 dans un 26 mais au final je trouve que ça se suit et que ça prend un bon coup d'accélérateur parce que ça reste assez clair mine de rien, c'est une vraie envie de mettre l'histoire au premier plan, d'avoir moins de chroniques, moins de choses qui ne servent à rien.
Vous aviez annoncé que ce n'était pas sûr que la saison 3 se fasse ?
Ah non, c'est très loin d'être sûr ! C'est même franchement plus mort que sûr… Parce que Comédie ! mute et a d'autres prérogatives que de faire Hero Corp, mais si on a la possibilité de le faire… on a l'histoire en commun avec Comédie ! On a quand même fait ensemble la première série du câble avec si peu d'argent. Je pense qu'aujourd'hui c'est un peu la mode des séries low cost, que personne ne fera aussi low cost que nous et que les gens se rendront compte que ce n'est pas si facile que ça de faire des séries pas chères. Si Comédie ! a la possibilité de faire une saison 3 ils le feront.
Si ça se fait vous pensez toujours passer sur France Télévisions ?
Non non ! France 4 nous a laché depuis un moment, avant même la diffusion, ce qui explique cette diffusion désastreuse sur leur chaîne. On voit bien qu'ils ont mis le programme à la poubelle et dans ces cas-là autant ne pas le diffuser !
Lors d'un entretien que nous avons eu avec votre frère Alexandre Astier lors de la sortie du livre 6 de Kaamelot, il a dit à votre sujet : « il n'y a pas de cynisme dans ce qu'il raconte et c'est en cela que je me reconnais une vraie fraternité avec lui. (…) dans ce que mon frère raconte il y aura toujours une part de sincère affection pour son personnage, sans vouloir en rire au premier degré ». Etes-vous en phase avec ses propos ?
Oui bien sûr, après ce sont des manières de voir l'écriture, des manières de voir les personnages, même une manière de voir ce métier. N'avoir aucun jugement pour son personnage que ce soit à l'écriture, à la réalisation ou au jeu. Avoir une vraie sincérité et aller chercher l'humanité du personnage tout le temps. Effectivement je pense qu'on a ça en commun avec Alexandre même si on a beaucoup de différences parce qu'on n'est pas de la même génération, qu'on n'a pas la même mère… mais on a en commun en tout cas cette manière de travailler donc je suis plutôt d'accord avec ce qu'il dit oui !
En quoi votre grand frère a-t-il été un exemple pour vous ?
Mon grand frère n'a jamais été un exemple pour moi avec son succès, parce que le succès à la télévision n'a pour moi aucune valeur humaine. Il a été un exemple pour moi parce qu'il était plus grand que moi et qu'il me faisait rire. Quand j'étais gamin, il avait beau avoir 10 ans de plus que moi mais on se marrait beaucoup ! On n'avait beau ne pas être frères à 100% mais on était quand même des frères ! Tout mérité qu'il soit, et je ne le remets pas en cause du tout, son succès n'a pour moi aucune valeur. Ce n'est pas parce qu'il vend des millions de dvd que quand on part en vacances il ne doit pas récurer les chiottes par exemple ! Le succès est arrivé dans la famille Astier, mais ça ne change pas les gens du tout, ça ne change pas leurs valeurs, leurs devoirs et ça ne doit surtout pas les changer sinon ça veut dire que ça va très très mal.
Vous avez participé à l'aventure Kaamelott, avez-vous des infos sur les films ?
Non. Mais je n'ai même pas envie d'en avoir en fait, c'est le principe de Kaamelot. Le principe de la série c'est qu'on vous appelle et on vous dit : « c'est dans 2 heures ». J'exagère un peu mais ça a toujours été ça. Sur les saisons, on savait à peu près par les rumeurs de l'équipe que ça allait tourner à priori sur une période de l'année. Souvent 10 jours avant on se faisait un plan de travail, on savait si on avait 2 ou 20 jours et puis… on avait les textes le matin. Kaamelott a un petit côté rave, c'est-à-dire qu'on vous prévient à la tombée du jour, vous ne savez pas ce qui va se passer, vous ne savez pas où vous allez, vous ne savez pas ce que vous allez jouer mais vous y allez avec plaisir. Donc voilà, ça va être ça pour les films ! En ce qui me concerne, les films, c'est vraiment ce qui m'a permis de ne pas être triste à la fin de la série. En plus comme je ne joue pas dans le livre 6, je me dis que les films vont être un vrai moyen de mettre fin à mon parcours dans Kaamelott et j'en suis très heureux !
Quels sont vos projets dans le présent et le futur ?
Là je réalise un téléfilm pour France Télévisions, j'ai joué dans le film d'Olivier Marchal (Les Lyonnais ndlr), je prépare la webfiction d'Hero Corp, la BD, je commence à faire un peu de cinéma en écriture et je bosse sur une pièce de théâtre pour la rentrée de septembre prochain. J'essaye de continuer à travailler sur des choses qui m'intéressent. Hero Corp est une toute petite série mais mine de rien elle ouvre des portes…
… Et elle a marqué les esprits !
Oui ! Puis on a des fans, on vend pas mal de dvd, les gens sont là en très grand nombre lorsqu'on est en dédicace ou au Comic Con et ça fait vraiment plaisir !
Pouvez-vous revenir sur les origines d'Hero Corp ? Qu'est-ce qui vous a poussé à créer cette série ?
D'une part l'envie naïve et sincère de traiter un sujet qui me plaisait. Quand on aime la culture des super-héros ou les films dits fantastiques ou d'aventure, c'est très dur d'initier des projets dans ces genres-là en France. Après avoir fait des choses plus formatées je voulais faire des choses qui me plaisaient vraiment. J'en avais ras-le-bol d'attendre qu'on me propose des projets intéressants alors j'ai eu envie d'en initier un. Avec Alban Lenoir on a vraiment démarré ensemble et sur scène on avait un spectacle qui symbolisait un peu ce ras-le-bol là et une partie de ce spectacle traitait des super-héros. Mais Hero Corp est né d'autre chose, d'une vraie envie de faire quelque chose qui me ressemble.
Que recherchiez-vous spécifiquement à l'origine lors du casting de Jennifer ? Comment et où avez-vous découvert Aurore Pourteyron ?
Je n'ai pas fait de casting pour Aurore, je l'ai vu dans une pièce sur Paris, c'était une amie d'ami d'ami. J'ai été assez frappé par Aurore, c'est une très belle interprète et elle apporte quelque chose d'intéressant dans le jeu qui est qu'elle ne juge rien et que du coup on peut tout lui faire jouer je pense. Dès que je l'ai vue je me suis dit que j'avais envie de jouer avec elle. Quand j'ai commencé Hero Corp ça m'a paru évident tout de suite que ce soit elle qui incarne Jennifer. J'avais eu l'impression de voir sur scène une espèce de Valérie Lemercier d'aujourd'hui.
C'était un flash artistique !
Oui voilà exactement, mais comme plein de gens dans la série ceci dit !
Vous parlez à plusieurs reprises du manque de budget dans le making-of du dvd. En quoi cela a-t-il été un frein et peut-être un avantage ?
C'est sûr que c'est un frein à tout : de salaire, de temps, de tournage, de temps de préparation, de temps d'écriture, de temps de montage. Donc c'est un frein de confort qui a un vrai impact sur la série, mais du coup tous les gens qui ont fait Hero Corp, des comédiens aux techniciens, l'ont fait parce qu'ils avaient envie de le faire, ce qui fait que ça a créé une vraie tribu. Il faut savoir que les gens étaient mal payés : les techniciens l'étaient à 40% de leur salaire et les comédiens entre 10 et 20% de leur salaire habituel, donc ça crée une vraie notion d'équipe ! Et depuis que je fais ce métier je n'en ai pas vu des masses de vraies équipes ! J'en ai vu une chez Olivier Marchal et j'en ai vu une là ! Ne pas avoir de fric et le prendre bien, ça permet d'être inventif, d'être bricolo, et comme je viens du théâtre je connais ça ! Il faut essayer de trouver des petites astuces donc ça crée une vraie émulation en plus d'un vrai état d'esprit agréable.
Les intrigues sont nombreuses dans la saison 2. N'avez-vous pas eu peur que le résultat paraisse trop touffu ?
Dans la saison 1, j'avais fait des concessions pour Comédie !. Pour la saison 2 l'équipe avait changé et on s'était dit tout de suite qu'il fallait faire du feuilletonnant déjà, parce que je ne pouvais pas le voir autrement, je n'avais pas envie de faire une sitcom. Au niveau des intrigues, les auteurs avec qui j'écris se sont moqués de moi en me disant que je faisais des histoires faites pour du 40 min ou du 52 dans un 26 mais au final je trouve que ça se suit et que ça prend un bon coup d'accélérateur parce que ça reste assez clair mine de rien, c'est une vraie envie de mettre l'histoire au premier plan, d'avoir moins de chroniques, moins de choses qui ne servent à rien.
Vous aviez annoncé que ce n'était pas sûr que la saison 3 se fasse ?
Ah non, c'est très loin d'être sûr ! C'est même franchement plus mort que sûr… Parce que Comédie ! mute et a d'autres prérogatives que de faire Hero Corp, mais si on a la possibilité de le faire… on a l'histoire en commun avec Comédie ! On a quand même fait ensemble la première série du câble avec si peu d'argent. Je pense qu'aujourd'hui c'est un peu la mode des séries low cost, que personne ne fera aussi low cost que nous et que les gens se rendront compte que ce n'est pas si facile que ça de faire des séries pas chères. Si Comédie ! a la possibilité de faire une saison 3 ils le feront.
Si ça se fait vous pensez toujours passer sur France Télévisions ?
Non non ! France 4 nous a laché depuis un moment, avant même la diffusion, ce qui explique cette diffusion désastreuse sur leur chaîne. On voit bien qu'ils ont mis le programme à la poubelle et dans ces cas-là autant ne pas le diffuser !
Lors d'un entretien que nous avons eu avec votre frère Alexandre Astier lors de la sortie du livre 6 de Kaamelot, il a dit à votre sujet : « il n'y a pas de cynisme dans ce qu'il raconte et c'est en cela que je me reconnais une vraie fraternité avec lui. (…) dans ce que mon frère raconte il y aura toujours une part de sincère affection pour son personnage, sans vouloir en rire au premier degré ». Etes-vous en phase avec ses propos ?
Oui bien sûr, après ce sont des manières de voir l'écriture, des manières de voir les personnages, même une manière de voir ce métier. N'avoir aucun jugement pour son personnage que ce soit à l'écriture, à la réalisation ou au jeu. Avoir une vraie sincérité et aller chercher l'humanité du personnage tout le temps. Effectivement je pense qu'on a ça en commun avec Alexandre même si on a beaucoup de différences parce qu'on n'est pas de la même génération, qu'on n'a pas la même mère… mais on a en commun en tout cas cette manière de travailler donc je suis plutôt d'accord avec ce qu'il dit oui !
En quoi votre grand frère a-t-il été un exemple pour vous ?
Mon grand frère n'a jamais été un exemple pour moi avec son succès, parce que le succès à la télévision n'a pour moi aucune valeur humaine. Il a été un exemple pour moi parce qu'il était plus grand que moi et qu'il me faisait rire. Quand j'étais gamin, il avait beau avoir 10 ans de plus que moi mais on se marrait beaucoup ! On n'avait beau ne pas être frères à 100% mais on était quand même des frères ! Tout mérité qu'il soit, et je ne le remets pas en cause du tout, son succès n'a pour moi aucune valeur. Ce n'est pas parce qu'il vend des millions de dvd que quand on part en vacances il ne doit pas récurer les chiottes par exemple ! Le succès est arrivé dans la famille Astier, mais ça ne change pas les gens du tout, ça ne change pas leurs valeurs, leurs devoirs et ça ne doit surtout pas les changer sinon ça veut dire que ça va très très mal.
Vous avez participé à l'aventure Kaamelott, avez-vous des infos sur les films ?
Non. Mais je n'ai même pas envie d'en avoir en fait, c'est le principe de Kaamelot. Le principe de la série c'est qu'on vous appelle et on vous dit : « c'est dans 2 heures ». J'exagère un peu mais ça a toujours été ça. Sur les saisons, on savait à peu près par les rumeurs de l'équipe que ça allait tourner à priori sur une période de l'année. Souvent 10 jours avant on se faisait un plan de travail, on savait si on avait 2 ou 20 jours et puis… on avait les textes le matin. Kaamelott a un petit côté rave, c'est-à-dire qu'on vous prévient à la tombée du jour, vous ne savez pas ce qui va se passer, vous ne savez pas où vous allez, vous ne savez pas ce que vous allez jouer mais vous y allez avec plaisir. Donc voilà, ça va être ça pour les films ! En ce qui me concerne, les films, c'est vraiment ce qui m'a permis de ne pas être triste à la fin de la série. En plus comme je ne joue pas dans le livre 6, je me dis que les films vont être un vrai moyen de mettre fin à mon parcours dans Kaamelott et j'en suis très heureux !
Quels sont vos projets dans le présent et le futur ?
Là je réalise un téléfilm pour France Télévisions, j'ai joué dans le film d'Olivier Marchal (Les Lyonnais ndlr), je prépare la webfiction d'Hero Corp, la BD, je commence à faire un peu de cinéma en écriture et je bosse sur une pièce de théâtre pour la rentrée de septembre prochain. J'essaye de continuer à travailler sur des choses qui m'intéressent. Hero Corp est une toute petite série mais mine de rien elle ouvre des portes…
… Et elle a marqué les esprits !
Oui ! Puis on a des fans, on vend pas mal de dvd, les gens sont là en très grand nombre lorsqu'on est en dédicace ou au Comic Con et ça fait vraiment plaisir !
Superboy
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