Girl Power : Les super héroïnes portent la culotte !

A l'occasion du centenaire de la journée internationale de la femme, Comic Screen rend hommage aujourd'hui aux super héroïnes de l'écran qui tiennent la dragée haute à ces messieurs costumés.


Dans les comics comme à l’écran, les fans de super héros, majoritairement masculins, réservent a priori une place toute relative à ce qu’il était autrefois convenu d’appeler le sexe faible. Les femmes y ont ainsi longtemps été reléguées au rang de simples petites amies, les plus connues étant Loïs Lane (Superman) et Mary Jane Watson (Spider-Man). De nombreuses femmes se sont pourtant depuis imposées dans un costume de super héros.

Les premières justicières portées à l’écran ont été purement et simplement clonées sur leurs homologues masculins. Des serials ont ainsi très tôt mis en scène des déclinaisons féminines de Tarzan (Jungle Girl, 1941 ; The Tiger Woman, 1944 ; Sheena, reine de la jungle, 1955) et de Zorro (Zorro's Black Whip, 1944). La télévision a aussi emprunté cette voie. En 1967, les producteurs de la série Batman et Robin proposent un spin off consacré aux aventures de Batgirl. L’expérience échoue, puisqu’elle ne dépasse pas l’épisode pilote et si Batgirl rejoint ensuite le casting de Batman et Robin, ce ne sera plus que pour se faire sortir des griffes des malfrats… Ces pionnières restent donc dans l’ombre de leurs modèles.



Dans les années 1960 et 1970, la télévision américaine n’hésite cependant pas à offrir sa chance à une super héroïne originale, bien connue des lecteurs de comics : Wonder Woman ! L’amazone est d’abord incarnée par Ellie Wood Walker dans un court-métrage (Who's afraid of Diana Prince, 1967) et par Cathy Lee Crosby dans un épisode pilote demeuré sans suite (Wonder Woman, 1974). Ces deux opus ne sont pas restés dans les mémoires, loin s’en faut. Fort heureusement, une nouvelle série est diffusée à partir de 1975. La comédienne Lynda Carter – Miss World U.S.A. 1972 – crève l’écran et la série réalise d’excellentes audiences durant trois saisons. Wonder Woman devient l’un des symboles du mouvement de libération de la femme qui sévit alors aux U.S.A. et le succès de ce qui deviendra une série culte va inspirer d’autres producteurs de séries télévisées. Isis, un personnage issu de l'univers de Shazam (DC), est programmée dès 1975. Une série consacrée à la Veuve Noire (Marvel) fut envisagée la même année, mais ne verra finalement pas le jour (seules quelques photos promotionnelles ont été publiées). En 1976, Electra Woman et Dyna Girl parodient Batman et Robin. En dehors de Wonder Woman, l’engouement pour ces séries ne dépasse toutefois pas les frontières américaines. Seule Super Jaimie (1976), spin off de L’homme qui valait trois milliards, rencontre un succès planétaire et donnera lieu à des téléfilms et à une nouvelle série (en 2007). Quoi qu’il en soit, le mouvement amorcé par Wonder Woman représente incontestablement l'âge d'or de la femme chez les super héros.



Le film Supergirl (1984) inaugure l’ère des projets avortés. Les producteurs de Superman, dont la franchise s’essoufflait depuis plusieurs années déjà, décident de placer leurs derniers espoirs
entre les mains de la cousine de l’homme d’acier. En dépit de la présence d'acteurs confirmés comme Faye Dunaway, Peter O'Toole et Mia Farrow, le public n’adhère pas et la suite qui avait été envisagée avant même la sortie du film est immédiatement enterrée. S'ensuivra une longue traversée du désert pour les super héroïnes, si l’on excepte le film Red Sonja (1985), une amazone issue de l’univers de Conan le barbare, interprétée par Brigitte Nielsen (récemment vue dans La Ferme Célébrités…). En 1986, le pilote de The Greatest American Heroïne, le pendant féminin de Ralph super héros, est recalé lors des vionnages tests. Le succès de L'incroyable Hulk devait déboucher en 1991 sur la série She-Hulk (Miss Hulk, en VF), également avec Brigitte Nielsen, mais le projet s'arrêta (heureusement) aux séances photos. En 1995, l'adaptation du comics Tank Girl débarque au cinéma mais son univers déjanté demeurera confidentiel. Seule Catwoman, dont le costume est endossé par Michèle Pfeiffer dans le film Batman : le défi (1992), parvient à tirer son épingle du jeu sous la direction de Tim Burton. Un film sur Catwoman est donc envisagé avec le même réalisateur, mais aucune suite ne sera donnée au script remis par Daniel Waters en 1995.


C’est à nouveau la télévision qui va permettre aux super héroïnes de renouer avec le succès. Xéna la guerrière (1995), spin off audacieux tiré de la série Hercule, est un véritable carton dans le monde entier. Le phénomène est souvent comparé à celui engendré par la série Wonder Woman dans les années 1970. Lucie Lawless, l'actrice qui interprète Xéna, devient ainsi pour beaucoup une égérie des mouvements féministes, mais aussi lesbiens de l'époque.




Les femmes semblent dès lors ne plus vouloir quitter la scène avec Buffy contre les Vampires (1997) et Charmed (1998), série à la fois inspirée par Buffy et Drôles de Dames. En 2000, la super héroïne Black Scorpion réapparaît dans une série après voir été entrevue dans deux téléfilms de 1995 et 1996. La même année, la série Tessa à la pointe de l’épée (Queen of Swords, en VO), lorgne du côté de Xéna et Zorro. En 2002, DC décide de surfer sur la vague Smallville en lançant la série Les Anges de la nuit (Birds Of Prey, en VO) qui réunit Black Canary, Oracle (ex-Batgirl) et Huntress (la fille de Batman et Catwoman) et dont le principal vilain n’est autre la psychotique Harley Quinn. Le programme affiche un esprit résolument féministe, mais ne dépasse pas le cap de la première saison. Des séries animées rencontrent pourtant à la même époque le succès, tout en réservant une place centrale à Tornade (X-Men : Evolution, 2000), Wonder Woman et Hawkgirl (Justice League, 2001 et Justice League Unlimited, 2004)


Grâce aux progrès réalisés dans le domaine des effets numériques, le nouveau millénaire fait à nouveau la part belle aux super héros sur grand écran. Les triomphes au box-office s’enchaînent, à commencer par X-Men et Spiderman. Hollywood est donc tenté de laisser sa chance aux super héroïnes. Catwoman (2004) et Elektra (2005) sont cependant des bides retentissants et Jane Richards, la femme invisible, est relativement transparente dans les Quatre Fantastiques (2005 et 2007). Reste que certaines femmes occupent des rôles importants même sans monopoliser le haut de l’affiche. C’est le cas d’Halle Berry qui, dans la trilogie X-Men (2000, 2003 et 2006), incarne la première super héroïne de couleur noire portée à l’écran et de Scarlett Johansson qui campe une Veuve Noire impressionnante dans Iron Man 2 (2010). Quant à Hit-Girl, elle casse littéralement la baraque et vole la vedette à Kick-Ass dans le film de Matthew Vaughn (2010). Un film consacré à Red Sonja et une nouvelle série sur Wonder Woman sont par ailleurs annoncés. On parle également d'un spin off d'Iron Man 2 consacré à la Veuve Noire.



Conclusion ? « Ce sont vraiment de drôles de dames »



Benoît & Superboy

2 commentaires

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