Les héros oubliés #6 - Rocketeer

Si Superman, Batman, Spiderman et Hulk traversent les époques sans véritablement connaître la crise, tous les super héros n’ont pas cette chance. Certains n’ont droit à la postérité qu’un court instant, finissant immanquablement par disparaître de la scène. Comic Screen rend hommage dans cette rubrique à ces « portés disparus ».


Est-ce un oiseau ? Est-ce un avion ? Non, c’est… Superman Rocketeer ! Comic book publié à partir de 1982 par Dave Stevens (scénario et dessins) chez Pacific Comics, Eclipse Comics, Comico Comics et Dark Horse Comics, « Rocketeer » a été transposé au cinéma en 1991 par les studios Walt Disney (le film a été adapté en jeu vidéo pour les ordinateurs PC et les consoles NES et Super Nintendo et a donné lieu à de nombreux produits dérivés).

Dans les années 1930, Clifford Secord, un cascadeur aérien, découvre par hasard un prototype militaire de jetpack (sorte de réacteur s’arrimant dans le dos, encore appelé rocketpack, qui est également utilisé par James Bond dans « Opération Tonnerre » et Jango Fett dans « Star Wars »). L’engin a été dérobé au gouvernement américain par des espions nazis pour équiper l’armée allemande dans la perspective de la seconde guerre mondiale. Décidé à exploiter ce jetpack dans ses spectacles, Cliff l’endosse pour devenir Rocketeer.

Récompensé par deux Jack Kirby Awards (celui du Meilleur Dessinateur en 1985 et celui du Meilleur Album en 1986), le comic book rend hommage aux « pulps » américains, ces romans imprimés à grand tirage sur du papier de faible qualité durant la première moitié du siècle dernier. Dave Stevens laisse ainsi entendre que le justicier Doc Savage, héro « pulp » par excellence, serait l’inventeur du jetpack (dans le film, il aurait en revanche été conçu par l’aviateur Howard Hugues). Des clins d’œil sont également faits au personnage The Shadow. Dave Stevens s’est par ailleurs inspiré de serials consacrés à des hommes volants (King of the Rocket Men, 1949 ; Radar Men from the Moon, 1952 ; Zombies of the Stratosphere, 1952 ; Commando Cody : Sky Marshall of the Universe, 1953). En France, les aventures de Rocketeer ont été éditées sous la forme de deux tomes (« Rocketeer », en 1985 chez Albin Michel et « Rocketeer II », en 1996 chez Glénat). Bien que non crédité, le dessinateur Bruce Timm, devenu célèbre dans les années 1990 pour ses séries animées (Batman ; Superman ; La Ligue De Justice…), a participé à la colorisation du premier ouvrage. La série a été rééditée dans son intégralité en octobre 2009 par IDW pour le marché américain, la version la plus étoffée (« Rocketeer : The Complete Deluxe Edition ») contenant pas moins de cent pages de bonus !

Produit par les studios Disney et réalisé par Joe Johnston (Chérie, j’ai rétréci les gosses ; Jumanji ; Jurassic Park III, Captain America…), le film est pour sa part plutôt destiné à un public familial (comme l’était en son temps Condorman, autre production Disney). Les références à la célèbre pin-up Betty Page ont ainsi largement été édulcorées par rapport au comic-book, tandis que l’ambiance « pop-corn » rappelle celle d’Indiana Jones (pour son héros aventurier défiant les nazis) et de James Bond (pour la présence d’un jetpack, du génial Peevy, d’un homme de main comparable à « Requin » et bien sûr de l’acteur Timothy Dalton !). L’esprit de l’œuvre de Dave Stevens est néanmoins respecté à la lettre. Faire carrière comme justicier n’est pas une vocation pour Clifford Secord qui finit par prendre conscience qu’un grand pouvoir implique de grandes responsabilités (à l’instar d’un Peter Parker). Situation qui le conduit à lutter contre des gangsters et la montée du nazisme (tel Superman ou Captain America). Et pour se faire, Rocketeer peut compter sur les talents du mécano Peevy (de la même façon que Lucius Fox apporte son aide à Batman). Ce film n’est certes pas un chef d’œuvre, mais demeure divertissant. D’autant que les effets spéciaux ne sont pas devenus désuets (malgré les progrès réalisés dans des films, tel qu’Iron Man). Il est en revanche regrettable que l’édition DVD n’ait pas été « nettoyée » et assortie de bonus…



Superboy

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